Peut-on rester plus de 6 mois aux Etats-Unis avec un visa tourisme ?
Voici une explication des possibilités pour effectuer des séjours touristiques longs aux Etats-Unis.
Cet article est valable « en temps normal », pas quand les frontières sont fermées pour cause de pandémie.
Combien de temps peut-on rester aux USA sans visa ?
Les ressortissants de certains pays peuvent venir aux Etats-Unis sans visa. Pour cela ils bénéficient d’un « programme d’exemption de visa ». La durée de ce séjour sans visa est variable en fonction des pays :
– Les Canadiens sont gratifiés (par les Américains) d’un séjour maximal de « six mois » (1) avec le PVD (2).
– Les Européens (France, Belgique, Suisse, Luxembourg, Monaco etc…) bénéficient de l’ESTA (3) qui permet d’effectuer un nombre illimité de séjours de trois mois. Néanmoins, il faut rentrer chez vous à chaque fois au bout de trois mois, avant de revenir.
Pour effectuer des séjours touristiques aux Etats-Unis plus longs que ces programmes ne l’autorisent, il vous faudra un visa.
Que se passe-t-il si on reste sans visa ?
Attention, si on contrevient aux lois américaines sur l’immigration, la conséquence peut être de se faire expulser et/ou interdire de territoire. Et si on abuse encore plus, on passe alors du statut de délinquant à celui d’immigré clandestin. Chaque année, quelques milliers de retraités canadiens repoussent les limites de la loi en restant un peu plus longtemps en Floride, passant discrètement la frontière terrestre en auto à leur retour. Mais la majorité ne souhaite pas courir ce risque de devenir « persona non grata » aux Etats-Unis, surtout s’ils y sont propriétaires (et vraiment on n’encourage personne à ainsi jouer avec le feu (celui de la police américaine comme celui des assurances)).
Par ailleurs, si vous restez plus de six mois aux USA en dehors d’un programme touristique légal, vous devrez alors y payer des impôts.
Comment effectuer des séjours plus longs aux Etats-Unis ?
Pour rester plus longtemps aux Etats-Unis, il faut un visa. Et il en existe des dizaines. Le « visa tourisme » s’appelle B-2, et il permet de rester six mois, mais il est reconductible une fois (ce qui conduit donc à une durée totale d’un an). Si vous êtes un pur touriste, c’est ce qu’il vous faut. Mais par exemple si vous voulez venir « faire des affaires », c’est-à-dire rencontrer des partenaires potentiels (sans gagner d’argent), alors il vous faudra un visa B-1 qui est plus adapté, et également valable deux fois six mois (4). La différence en pratique ? Si vous avez 40 ans, et pas une tête de retraité, le douanier va se demander pourquoi vous allez faire du tourisme dans son pays durant un an.
Les Européens et l’ESTA
Vous pouvez utiliser le même ESTA pendant deux ans (si les infos que vous avez fournies n’ont pas changé (numéro de passeport etc…). Il est indéfiniment renouvelable. Comme précisé, votre durée de séjour ne peut excéder trois mois. Mais, effectivement, vous pouvez sortir du territoire et revenir. Faire un court séjour dans un pays limitrophe (Canada, Mexique…) n’est pas du tout conseillé. Le Département d’Etat américain précise que les séjours dans ces pays sont comptabilisés dans la durée des 90 jours. Par ailleurs, sortir 24 heures du territoire est considéré comme une pratique suspecte : ça signifie que vous êtes moins dans un esprit de vacances et plutôt dans l’esprit de vous installer aux USA.
En théorie le nombre d’utilisations de l’ESTA n’est pas limitée. Après, ce sera à vous d’expliquer, si besoin, à la frontière américaine le bienfondé de votre nouveau voyage. Attention aussi d’être bien couvert par les assurances de votre pays d’origine et pour la durée adéquate, en prenant éventuellement une complémentaire.
Précision : si vous êtes entré aux USA avec un ESTA vous ne pourrez pas demander un visa une fois sur place afin de prolonger votre séjour. Vous devrez en ressortir comme prévu à l’échéance de ces trois mois, ou avant.
Le problème des assurances (pour les Québécois et les autres)
Pour le cas des Québécois, leur assurance maladie publique (RAMQ) les couvrent pour une durée maximale de 182 jours par an à l’étranger (5) durant une année calendaire (entre le 1 janvier et le 31 décembre). Certains sont un peu perdus sur ces durées qui ne doivent pas être confondues avec les autres assurances (voyages, auto…) qui ne comptent pas pour leur part en « année calendaire », mais juste le nombre de jours cumulés.
A noter que la RAMQ comptabilise uniquement les périodes de plus 21 jours que vous avez passé à l’étranger pour compter vos 182 jours cumulés. Par exemple, si dans l’année vous avez effectué un voyage de vingt jours à New-York, ce ne sera pas intégré aux 182 jours que vous pouvez passer à l’étranger (mais en revanche ce sera compté par les autorités américaines).
Témoignage de Micheline Hamel Richard : « Personnellement, lorsque je séjourne aux USA, je calcule un maximum de 178 jours consécutifs : je préfère avoir en banque l’excédent en cas de problème mécanique de l’auto ou autre raison qui pourrait me retarder. Comme ça je suis certaine de ne pas dépasser le nombre de jours permis aux USA ni le nombre de jours couverts par mes assurances auto et voyage.«
Néanmoins, la RAMQ autorise une « année septennale » à l’étranger. Tous les 7 ans vous pouvez vous absenter du Québec durant un an. Pour cela vous devrez leur fournir les dates prévues de votre départ et de votre retour, la raison et le lieu de votre voyage. Mais les raisons personnelles sont effectivement acceptées par la RAMQ pour s’absenter ainsi durant 12 mois.
Si vous obtenez un visa tourisme pour rester plus de six mois aux Etats-Unis, quel que soit votre pays d’origine vous devez également vérifier les détails de votre couverture/assurance médicale, car toute intervention médicalisée aux Etats-Unis est à un tarif exorbitant : tout le monde devrait le savoir. De même, si vous venez aux USA en voiture (c’est souvent le cas pour les Canadiens) il faut que votre auto soit assurée pour une durée équivalente.
En synthèse, pour pouvoir passer plus de six mois aux Etats-Unis, il faut à la fois synchroniser l’autorisation américaine, et celles nécessaires dans votre pays d’origine.
- Remerciement : à Micheline Hamel Richard pour ses conseils avisés aux Snowbirds.
1 – Le site internet de l’ambassade américaine dit « six mois », et il y a souvent débat sur le nombre exact de jours : 180 ou 183.
2 – PVD : Programme de dispense de visa.
3 – ESTA : Electronic System for Travel Authorization.
4 – De même si vous venez pour vous fiancer, vous marier, étudier, faire un stage : il y a un visa pour tout.
5 – Sauf si bien entendu vous êtes hospitalisé et ainsi obligé de rester aux Etats-Unis plus de six mois pour cette raison.
Voir aussi :
– Les différents visas pour les Etats-Unis : quels sont-ils et comment ça marche ?
– Guide de voyage des Etats-Unis – Visiter les USA
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